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pour donner ou trouver du bois

Itinéraire d'une palette perdue

Notre société matérielle globalisée transporte quantité de choses. Pour les besoins des opérations de logistique, on a recours à des palettes, principalement en bois.

Les secteurs dans lesquels les flux sont réguliers et B to B utilisent des palettes consignées, lourdes, capables de faire de nombreuses rotations ; lorsqu'il s'agit de livraisons ponctuelles ou B to C, on utilise des palettes plus légères, à usage unique, les "palettes perdues".

En additionnant les palettes perdues et les palettes consignées en fin de vie, on "jette" en France 60 à 70 millions de palettes par an... soit 1 million de tonnes.

Revenons à notre palette perdue :

Un artisan vient de recevoir par un transporteur des fournitures sur une palette perdue. Lorsque les palettes s'accumulent au fond de la cour de l'atelier, il remplit le fourgon et direction la déchèterie pour y déposer les palettes ; si l'entreprise est déjà d'une taille significative, un prestataire met à sa disposition une benne dans laquelle les palettes sont accumulées et régulièrement évacuées par le prestataire. Ces bennes, que ce soient celles de la déchèterie ou celles d'un prestataire, vont être déplacées, parfois sur des dizaines de kilomètres, pour être déchargées sur une plateforme concentrant les flux de plusieurs déchèteries ou entreprises. Elles sont ensuite reprises et à nouveau transportées vers un centre de broyage pour en faire des copeaux. Ces copeaux sont ensuite rechargés pour être envoyés, parfois à des distances importantes, vers des chaufferies au bois.

Malheureusement, les normes récentes ne permettent plus de brûler tous les copeaux issus des "déchets bois". Une partie de ces copeaux reste donc en souffrance, augmentant des stocks déjà importants.

Pour en limiter la croissance, deux solutions sont possibles : la mise en décharge et l'exportation.

La mise en décharge, surtout après des centaines de kilomètres parcourus et plusieurs chargements et déchargements, est un non-sens total puisque le bois est une ressource susceptible de trouver de nombreux usages.

L'exportation, par camion lorsqu'on est proche des pays frontaliers, ou par bateau ailleurs (depuis la Bretagne par exemple qui exporte des copeaux depuis Lorient vers la Scandinavie) n'est possible qu'au prix de centaines voire milliers de kilomètres de transport.

Bref notre palette a parcouru des centaines voire des milliers de kilomètres pour être finalement brulée (comme dans le cas où elle aurait été donnée à un preneur du voisinage) ou pire mise en décharge...